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JEAN RHOBIN

Il persistait à vouloir me convaincre que sa marotte n’était pas une folie.

— Au fait, lui dis-je, dans la nuit de mardi, vous êtes allé aux Concessions ? Je vous ai vu partir en voiture avec Pierre Rhobin.

— Exactement. Je suis allé assister à la naissance de son cinquième garçon. C’est pour essayer de me fixer sur les augures qui accompagnèrent cette naissance que je feuilletais ce volume. À mon arrivée chez les Rhobin, un chien aboyait à la maison voisine. Chez Pierre, au fond de la cour, une trentaine de gros dindons, juchés sur la clôture et les instruments aratoires, faisaient un vacarme d’enfer. Voilà d’où il faut tirer les présages heureux ou malheureux de fanfan Rhobin. Un chien qui aboie au loin, des dindons qui glougloutent dans le noir, effrayés, voilà quelque chose de précis, de certain. S’il faut que je lise mot à mot tous les gros livres que m’a laissés mon père, pour obtenir des conclusions satisfaisantes, je n’hésiterai pas à le faire : on ne devient pas célèbre sans peine.

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