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JEAN RHOBIN

un gros livre ; il lui fallait interrompre sa marche à chaque page.

Emporté par la curiosité, je décidai d’aller faire quelques minutes de jasette avec le Faust de mon village, à qui il manquait pourtant la longue barbe et les lunettes du héros de l’Opéra.

— Vous faites là une lecture intéressante, docteur ?

Il s’arrêta dans sa lecture :

— Ah ! oui, mon garçon. Ce matin, je fouille ce gros machin pour essayer de préciser, de confirmer les présages qui accompagnent certaines naissances. Je suis convaincu que les enfants qui naissent entourés des ténèbres de la nuit sont privilégiés : des protégés du ciel. J’ai poussé mes études plus loin que le savoir universitaire ; et, je suis persuadé que les bébés, qui ont la bonne fortune de quitter le sein de leur mère pour tomber en ce monde aux « petites heures » de la nuit sont, d’après les augures qui les accompagnent, appelés à devenir des célébrités. À l’appui de cette théorie, nous avons dans l’histoire une infinité de personnages célèbres qui sont nés la nuit : Homère chez les Grecs,