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JEAN RHOBIN

Pendant que Jean Rhobin monte vers la fortune et la gloire, le docteur Blondin, pauvre et chimérique, continue de se dévouer dans son petit village ; et il laissera derrière lui le renom d’un homme de bien un peu toqué, tandis que l’autre, le grand homme de l’heure présente, aura bientôt perdu l’estime des honnêtes gens et ne sera plus qu’une machine à parvenir, que l’esclave de ses ambitions et de ses appétits.

Pauvre Jean Rhobin, pauvres politiciens, comme vous comprenez mal la vie et ses exigences ! La satisfaction de la plénitude du devoir accompli, comme je la préfère aux honneurs, à l’apparence de la puissance que vous confèrent vos fonctions administratives !

Sous votre extérieur doré, vous n’êtes que des esclaves, des prisonniers d’un parti, des victimes d’une fausse compréhension de la démocratie.

L’avenir pourtant s’ouvre, radieux, devant notre jeunesse. Nous ne produirons plus autant de Jean Rhobin. Notre peuple veut à tout prix se libérer des entraves qui l’oppriment, se donner à des hommes de caractère.