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JEAN RHOBIN

Quelle pitié d’entendre un homme de talent s’évertuer à convaincre ses semblables que s’ils lui font la faveur de le choisir comme membre du Parlement, en retour, il fera baisser la côte Bête et couper quelques courbes de notre voirie nationale !

La côte Bête, c’était le cheval de bataille des deux partis. Depuis longtemps on devait en adoucir la pente. À chaque élection, on revenait sur la côte Bête.

***

Durant cette lutte, les candidats s’évertuèrent plus que jamais à faire valoir cet insignifiant capital d’élection.

Huit jours avant la votation, Jean Rhobin convoqua une grande assemblée contradictoire. Plusieurs orateurs étrangers devaient y prendre part. Le peuple attendait avec beaucoup d’anxiété cet important rassemblement.

Le jour venu, — je me trouvais de passage dans le comté du Bois-Brûlé — pour faire comme tout le monde, je remplis ma voiture de compagnons et nous partîmes, nous acheminant vers le lieu sacré.