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JEAN RHOBIN

le goût de faire de la politique au profit des autres. Il se disait en lui-même : « Quand je ferai une nouvelle lutte, je serai candidat ou rien. »

Il continua à travailler pour le parti, quoiqu’il ne se sentît pas à l’aise. Le remords de ne pas avoir endossé une politique en ligne droite le rendait mécontent, ennuyé même.

Il constatait que le mérite du vrai politique se trouve dans l’originalité de l’action, et non en suivant le chemin déjà tracé par un parti.

À la grande satisfaction de son père, le parti remporta une brillante victoire.

Après ce triomphe, Jean ne manifesta pas la rapacité habituelle des affamés de patronage. Il était plutôt las. Son père voulait qu’il assumât différentes charges que le parti eût été prêt à lui donner.

Cependant il préféra continuer ses études de biologie.

Il attendait la chance de se lancer à sa manière. Jean était un Rhobin : il avait donc comme ses ancêtres une détermination d’esprit, une opiniâtreté que personne ne pouvait renverser.