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JEAN RHOBIN

— Bien ! Ce n’était pas le but de ma visite, mais je vous avoue qu’il en fut question.

— Oui ! le père Rhobin, il aime ça la politique. Quand il rencontre son homme, il jase. C’est du bon monde les Rhobin, mais la politique les aveugle. À la Grand’Plaine, les voisins se privent de les visiter ; Pierre, le père, les ennuie trop.

— Moi, continua-t-il, j’aime à parler politique en temps d’élection, mais après, je me ferme l’avaloir pour quatre ans.

Cet ami d’enfance, qui venait de me sauver de la pluie et du vent, me parut, lui aussi, assez bon partisan. Sans doute, il trouvait Rhobin ennuyant parce que lui-même supportait le parti opposé.

Je le priai de me faire descendre chez ma mère.

***

Il faisait un temps du diable : la pluie, le vent, le tonnerre. En entrant, j’aperçus toute la maisonnée blottie autour de la chandelle bénite que l’on tenait allumée par protection contre cette violente tempête.