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XVII.
Oh Gott ! die stirn ! die stirn !
Die schlafe bluten ! ah strom’aus gehini !
MULLKEB.

Que les liens du cœur font mal en se brisant :
Et comme on les complique, en les analysant !
Quand il faut démolir ce rempart de mensonges,
Où le vice tremblant claquemurait nos songes,
Que d’ignobles brouillards viennent, avec mépris,
D’un bonheur qui n’est plus corrompre les débris !
Oh ! c’est un mal affreux de rougir en arrière :
De reprendre, un par un, les pas de sa carrière,
Et de sentir partout qu’on eut tort d’être heureux !
Quelle transfusion de moments douloureux
Dans l’abîme de l’âme incessamment s’opère !
Du présent qui s’aigrit au passé qui s’ulcère,
Quel reflux de poison, dont on est dévoré !
On revit, pour pleurer ce qu’on n’a pas pleuré.
Oh ! c’est trop : ma raison se perd dans son martyre.
Je ne veux plus penser, je ne veux plus écrire :
Je veux bannir de moi ce nom maudit du ciel,
Qui charge dans mon sein mes artères de fiel.
Je ne veux plus ainsi ressasser mon histoire.
Assez de cette femme ! assez de sa mémoire !