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XIV.
Thera is a winter in 1117 toul
J. MONTCOMEM.

La feuille tremble encore aux rameaux verts de l’arbre ;
Mais le ciel griset lourd dort comme un ciel de marbre.
Nous sommes en été, mais la mort est dans l’air :
J’ai froid. Tout me paraît pauvre, usé : c’est l’biver,
L’hiver du désespoir, qui m’est entré dans l’âme !
Quel printemps, échappé des regards d’une femme,
Reviendra sur ce sol, glacé par la douleur,
D’une asphodèle même entr’ouvrir la pâleur ?
Du même hiver que moi la terre est poursuivie :
Un mensonge de moins dépeuple donc la vie !
L’amour, en s’éloignant, ôte à l’infortuné
Plus de bonheur encor, qu’il n’en avait donné.
Sur tout ce qui console il faut qu’il jette un voile.
Il nous éteint le ciel, étoile par étoile,
Et nous laisse à la fin, quand il a tout détruit,
Seuls, avec la mémoire, habiter dans la nuit.
C’est là qu’il faut languir, ou se tordre à demeure,
Ne vivant seulement, que pour sentir qu’on meure,
Se tuant en détad, pour renaître en entier.
Au bec de ce vautour demandez donc quartier !