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Et j’écoute, en mon cœur, comme une harpe intime,
Qui vibre au souffle errant de quelque ange sublime.
Tous mes sens sont mêlés, comme ces fils soyeux,
Qu’entrelace en flocons le ver industrieux :
Tous mêlés pour jouir, tous, quand on les appelle,
Se prêtant à la fois leur force fraternelle.
Du ciel de mon sommeil l’aurore, sur mes yeux,
Verse, de ses rayons, l’éclat mélodieux :
J’entends briller les fleurs : je vois, quand je respire,
Étinceler dans l’air les parfums que j’aspire,
Et du chant des oiseaux les soupirs enflammés
Semblent, à mon oreille, arriver embaumés.

Plus changeants dansleur volqueces vapeurs moirées,
Qui changent au soleil leurs robes bigarrées,
Mille tableaux riants entrelacent leurs jeux,
Et, sans se répéter, se succèdent entre eux :
Et, comme les couleurs, dont la famille entière,
S’unissant en faisceau pour former la lumière,
Du jour à nos regards apporte la blancheur,
Tous ces pastels, brillants de grâce et de fraîcheur,
Ces silhouettes d’or, ces mirages sans nombre,
Se confondent enfin, pour ne faire qu’une ombre :
Et je la reconnais ! c’est l’être idolâtré,
Qu’avant de l’avoir vu mes vers ont adoré :
C’est encor Maria, mais plus pure, plus belle,
Telle qu’en la \ojant on la croirait fidèle.