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Qui redoute le monde, et, proscrit d’un royaume,
Mendie, en se cachant, un abri sous le chaume.
Je n’ai pas ses terreurs, et j’ai chassé pourtant
Le seul roi que l’on aime, en le persécutant :
J’ai tué le sommeil, et n’ai plus de retraite !
Comme s’il était pur, votre seuil me rejette.
Il faut que je voyage aussi pour me guérir :
Oui ; mais à quel climat me faut-il recourir ?
Rome n’a pas d’autel, de prêtre, pour absoudre,
Pour relever d’aimer, une âme dans la poudre.
Je veux dépayser mon cœur et mon chagrin ;
Mais qui préparera des dons au pèlerin,
Et quelle charité lui montrera sa route ?
Tout ce qu’il peut savoir, et ce qu’il sait sans doute,
C’est que vos yeux distraits ne remarqueront pas,
De quel côté du monde il tournera ses pas.