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Où, quand la tarentelle abrège l’oraison,
La vierge, aux pieds mutins, frappant, sur le gazon,
Sa sandale, docile aux sons de la guitare.
Fait comme un luth plus sourd frémir la solfatare.
Pur vallon de l’Éden, aux vagues suspendu,
Tu rends un paradis à ceux qui l’ont perdu.
J’aime aussi ta beauté, qui sourit sur l’abîme,
O Suisse delà mer, qu’on nommait Inarime,
Cénotaphe de fleurs, que cherche à se rouvrir
Un géant étouffé, qui ne veut pas mourir :
Vieux rocher d’ischia, dont la coupe de soufre
Garde une eau salutaire au voyageur qui souffre.
J’aime de tes forêts le vénérable écho,
Et leur voûte fidèle à l’ombre de Vico.
C’est bien là qu’en effet le Newton de l’histoire
Devait, pour la comprendre, établir son prétoire :
Sur le cratère éteint d’un volcan consumé,
Éteint comme l’histoire, après avoir fumé !
Les pieds dans la poussière, on pèse mieux les hommes.
Le peu qu’en fait le temps, et le peu que nous sommes.
Noble rôle à jouer ! mais, moi, j’aimerais mieux,
Si le sort me fixait sous ces bois studieux,
Oublier les humains, que de juger leur cendre.
Oublier, c’est monter ; y songer, c’est descendre.

XVIII.
L’oubli, dont j’ai besoin, plane sur Nisida :
Ile sainte, où jadis Cornélie aborda,