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Et c’est pour aborder au tombeau d’Agrippinc !
Du tigre impérial sinistre concubine,
Qui vins mettre à ses sens un ignoble éperon,
Et polluas d’avance un remords de Néron,
Tu voulais, dépravant tes baisers de matrone,
Remonter par l’inceste à ta moitié de trône ;
Et cet étai pourri s’est brisé sous tes pas,
Comme l’esquif vengeur qui portait ton trépas !
Ton sépulcre, debout sur un morceau de terre.
Entre un volcan de vice et son sale cratère,
Et ces bains, où ton fils, ivre de sang humain,
Venait rêver, le jour, le sang du lendemain,
Est là, comme un témoin de deux races de crimes.
Du fond de ton cercueil, dénombrant leurs victimes,
Si ton ombre, couchée entre deux empereurs,
Peut mieux que des vivants juger de leurs fureurs :
Lequel fit de sa cour le plus hideux repaire ?
Est-ce ton assassin, ou celui de ton père ?

XII.
Et Tibère et Néron, que de bourreaux sont là,
Près du pont de Pouzzole et de Caligula !
Juge de leurs forfaits, Tacite les raconte ;
Mais il les a flétris, sans en savoir le compte.
De tous ces monuments, l’un sur l’autre abattus,
Il n’en est pas un seul qui |>arle de vertus !