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L’ANGELUS.

Quand sous un ciel d’été, roulant ses vagues blanches,
La lune, qui se fraie un chemin dans les branches,
Semble, de leur feuillage imprégnant ses rayons,
D’une dentelle errante estamper les gazons,
Ou d’un émail flottant caressant la clairière,
Parsemer d’îles d’ombre un étang de lumière :
Quel séjour aimanté que celui des forêts !
Sanctuaire éloquent, mystérieux et frais,
Que j’aime à voir ce temple, ouvert aux rêveries,
Allonger devant moi ses vertes galeries !
Soit le cri de l’orfraie, ou le cri du bouvreuil,
Dont le vol anuité cherche son chèvrefeuil :
Soit l’obscur moucheron, qui, d’une aile affamée,
Bourdonne autour des fleurs, dont l’urne s’est fermée :
Tout, aux penchants du cœur, sait accorder sa voix.
La nuit, à chacun d’eux s’adressant à la fois,