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Qu’un nuage en ces tlots vienne à se retracer !
Comme l’eau qu’il noircit, il est prompt à passer :
Puis son vol orageux n’est pas toujours si sombre,
Et c’est toujours de loin, qu’il y jette son ombre.
Cette menace meurt ; mais, dans son lit d’aimant,
Le cristal constellé garde le firmament :
Dieu semble, de son front y semant l’auréole,
Balancer sa richesse autour de ta gondole :
Tous les bruits que j’entends sont des échos des cieux.
Je suis si près de toi, que je vois, dans tes yeux,
A l’ombre de tes cils, dont je baise le voile,
Vaciller mon image à côté d’une étoile :
Symbole ravissant d’un amour idéal,
Oui, d’une âme de choix, fait son ciel nuptial,
Qui se sent l’habiter et qui se voit lui-même
Animer de ses traits le paradis qu’il aime.
Reflets mystérieux de ma félicité,
Rayon magique et pur d’un hymen enchanté,
Ne vous éteignez pas : et toi, ma flancée,
Demeure, dors, respire, en mes bras enlacée :
Dans ces bras palpitants repose-toi toujours.
L’un dans l’autre mêlés, laissons glisser nos jours :
Et pâle de bonheur, languissante et ravie,
La tête sur mon sein, passe à travers la vie.