Page:Lefèvre-Deumier - Poésies, 1844.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

CONSEILS.

Savez-vous, Maria, d’où vient cette souffrance,
Qui du printemps pour vous ternit la transparence ?
C’est que, hors au Seigneur, vous ne croyez à rien.
Pourquoi chercher le mal sous le vernis du bien,
Et, jetant votre cœur au devant des alarmes,
Semer vos jeunes champs d’un avenir de larmes ?
I I m’est permis, à moi, d’accuser le Destin,
Moi, dont sa nuit précoce a noirci le matin,
’Et qui, même à vos pieds, trouve encor sa colère !
Mais vous, dont le Corrège eût appris l’art de plaire,
Vous de qui les défauts ont un air de beauté,
De quel droit doutez-vous de la prospérité ?
Ne me répétez pas, , dans votre langue austère,
Que l’arbre de la paix ne croit pas sur la terre !
Ses fruits, nés dans le ciel, et presque défendus,
Bientôt, à votre voix, en seront descendus.
Seriez-vous, Maria, de ces tristes abeilles,
Qui, des champs de la Perse effleurant les corbeilles,