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UN ADIEU.

O mon pauvre village ! il faut vous dire adieu,
Et chercher, malgré moi, la paix d’un autre lieu.
La paix ! Où rencontrer ton repos sans mélange ?
De mes jours contre un nom recommençant l’échange,
Irai-je, ambitieux d’un éclat contesté,
M’atteler aux soucis de la célébrité ?
Autrefois son captif, j’avais brisé mes chaînes :
Sous le dôme des bois, au doux bruit des fontaines,
J’avais presque endormi mes anciennes douleurs :
Et, me rêvant déjà dans de nouveaux malheurs,
Je me sentais de force à souffrir sans me plaindre,
Heureux de tout prévoir, sans avoir rien à craindre.
Et voilà que je pars, emportant, sur mes pas,
Tous ces maux tant prévus, que je ne craignais pas !

Sortant du sein des eaux, ta téte fraîche et blonde,
Que de fois, du ruissel Ondine vagabonde,