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L’AGE D’OR.

I.
J’ai pleuré trop long-temps les maux du genrehumain
Mes yeux, comme le ciel, sont devenus d’airain.
De ma pitié pour eux il ne me reste à peine,
Que ce mépris moqueur qui ressemble à la haine.
Des vanités du monde aujourd’hui retiré,
Que faire de l’ennui, dont je suis dévoré ?
Faut-il chanter ce siècle, éclatant de merveilles,
Et des sots, qu’il produit, raccourcir les oreilles ?
Faut-il chanter la guerre, et, vantant nos soldats,
Admirer des hauts faits, que je n’admire pas ?
Irai-je, du présent détracteur volontaire,
Des vertus du vieux temps révéler le mystère,
Ou louer l’avenir, qui ne vaudra pas mieux ?
Hélas ! je le voudrais, mais c’est hien ennuyeu