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PHANTASIA.

Souvent las de la terre, en y tenant toujours,
Et du ciel, dont on aime à hanter les détours,
Abordant les états, que s’ouvre l’astronome,
Je me suis demandé, si l’écorce de l’homme
Cachait un feu divin, qui ne dût point mourir.
Quand l’homme cesse, ou croit qu’il cesse de souffrir,
Si notre âme, disais-je, existe : où s’en va-t-elle ?
Va-t-elle, se masquant d’une robe nouvelle,
Dans de nouveaux climats, chercher le même sort ?
De costume et d’ennui changeant à chaque mort,
Glissant, glissant toujours sur d’invisibles ondes,
Lui faut-il, un par un, essayer tous les mondes ?

Alors il m’arrivait de devancer ses pas,
Et, par réflexion m’emparant du trépas,
De me suivre moi-même au-delà de ma vie.
Libre à peine du joug, qui l’avait asservie,