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« A l’époque où je les écrivais, je m’étais condamné à reprendre un poème démesuré, qui devait s’appeler L’univers : que personne sans doute ne m’obligeait de commencer, mais qu’on m’a souvent forcé d’interrompre. Ce projet d’épopée suffit pour expliquer ce qu’on pourrait trouver de nébuleux dans les trois pièces, que je viens de citer. Elles étaient comme le prélude d’un travail plus sérieux, une sorte d’élan, d’encouragement, que je me donnais pour atteindre un but plus élevé, et que je croyais plus noble. »

Il est assez peu important de savoir à quel point je me suis encouragé, et je doute qu’on s’en informe ; mais je profite de cette justification, pour passer à la dernière partie de ce plaidoyer préliminaire. Il ne me reste, pour l’achever, qu’à parler de quelques morceaux insérés dans les cinquième et sixième livres de ces œuvres. Ce sont des fragments de ce poème si souvent interrompu, mais des fragments qui sont, pour ainsi dire, autant de compositions séparées. Cette énorme épopée, qu’il me faut maintenant peu d’années pour terminer, si tant est qu’on puisse terminer l’infini, mon intention formelle est qu’elle ne paraisse qu’après ma mort. J’ai pour cela une foule de raisons, qui ne sont pas assez intéressantes pour que je les donne. Ces raisons n’existent pas pour les extraits que je