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Qu’au seuil de son soleil l’oiseau créole expire,
Comme un beau cygne, éclos à l’ombre d’une lyre !

IV.
Quand votre voix s’adresse à l’incrédulité,
Vous, du théorbe saint note immatérielle,
Qui parlez à nos sens sous vos traits de mortelle,
Le miracle du Verbe est vivant de clarté.
Révélez-nous long-temps cet auguste mystère !
Cithare du Très-Haut, cinnor religieux,
Qui vibrez de vous-même au souffle de la terre,
D’un encens musical vous embaumez les cieux.
Vous qui pouvez savoir, pour nous l’entendre dire,
Ce qu’il faut, pour, mourir, traverser de douleur,
Démentez, en parlant, l’oracle de malheur,
Que l’homme se prononce, hélas ! et qu’il s’inspire.
Pour nous le faire aimer, habitant l’univers,
Jetez dans notre nuit un éclat qui l’épure :
Et, sur nos fronts courbés, suspendez vos concerts,
Comme un miroir magique, où revit la nature.