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LES NYMPHES SUR LA NEIGE.

IMITÉ DU LATIN

DE CELIO CALCAGNINI.

Déjà, depuis deux jours, la piquante froidure
Enchaînait des ruisseaux la course et le murmure,
Et les troupeaux frileux, chassés par la saison,
Semblaient avoir aux champs oublié leur toison :
Il neigeait. Melœnis, blanche fille de l’onde,
Au-dessus des glaçons levant sa tête blonde,
Convoque à haute voix les nymphes des forêts,
Celles qui sous les eaux dérobent leurs attraits,
Et celles qui, des monts peuplade chasseresse,
A la cour de Diane exercent leur adresse.
« Accourez, leur dit-elle, et tandis qu’Apollon,
Guidant son char de feu loin de ce froid vallon,
De nos teints immortels ne peut brunir l’ivoire,
D’un combat sans péril venez tenter la gloire. »
Elle voit, à ces mots, sortir de toutes parts
De frêles bataillons, plus forts que le dieu Mars,
Et de leurs blancs soldats l’innocente famille,