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Rien n’est à toi : l’Autriche usurpe ton soleil,
Et le Dieu qui t’éclaire attend qu’on le délivre.
M’est-il pas temps enfin d’épurer tes concerts ?
Si tu n’es qu’engourdi, géant, lève la tête !
Lève-toi du sommeil, et fais craquer tes fers :
Ce bruit féroce et dur vaut bien tes chants de fête.

Fais voile vers la gloire et vers la liberté,
Ne lasse plus les mers de tes bateaux d’esclave,
Sois digne du pays où le ciel t’a jeté.
La liberté, pécheurs, vous a connus plus braves !
Vers ses ports généreux tournez vos avirons.
Ou’un autre Aniello parmi vous se remarque !
Il quitta ses filets, pour venger vos affronts :
A la rame ! son ombre est debout sur sa barque.

V.
UNE COURSE A PESTUM.
Pestum ! voilà Pestum ! trois temples solitaires,
D’un nom presqu’effacé robustes caractères,
Aux yeux du voyageur le retracent encor.
Le temps, qui ronge tout dans son vorace essor,