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D’Austerlitz, Bossuet ne serait qu’un ciron.
Tu ne vois rien de blanc sous la cocarde blanche !
Ta manière de voir, mon ami, n’est pas.franche :
On n’en écrit pas mieux, pour être libéral.
Moi, je n’ai jamais pris Méchin pour Juvénal :
Quoiqu’il soit royaliste, Auger est un grand homme.
Tu le dis tout bas ! moi, je Tirais dire à Rome.
Que l’auteur de Pinto déroule, à ton regard,
L’effroyable tissu des crimes de Richard !
C’est sa religion, que tu vois dans sa pièce.
Par esprit de parti, vantant sa hardiesse,
Tu traites en secret son drame de chinois,
Et fais de Conradin un aigle en tapinois.
Quand Lavigne, abjurant votre maigre ambroisie,
Va prendre dans le Gange un bain de poésie,
Tu ne suis qu’en tremblant ses regards indiscrets,
Et, comme un Paria, désertant Bénarès,
Tu blâmes le sujet, qui vaut mieux que l’ouvrage.
Que Soumet, d’autre part, plein d’un docte courage,
Pour la trentième fois immole, sous son nom,
L’assassin, tant puni, du pauvre Agamemnon !
Tu souris d’un air tendre au choix des personnages,
Et de son jeune style, éblouissant d’images,
Ta verve prosaïque attaque la beauté.
Qu’un autre, dans un drame à Schiller emprunté,
D’un Brutus sémillant étonne l’Italie !
Tu lui sais gré surtout des beautés qu’il oublie :
Tu l’excommunirais sans sa timidité.