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PROJETS D’ÉTUDES.


Il faut savoir beaucoup, pour hasarder un peu :
L’étude, en formant l’âme, en conserve le feu.
Vous, qui brûlez au cœur d’une flamme choisit1,
N’y laissez pas mourir la sainte poésie,
Et, pour les surpasser, imitez mes efforts.
De tous les coins du monde amassant les trésors,
J’irai, malgré la mer, et la nue orageuse,
Enrichir en tous lieux ma lyre voyageuse.
Je veux, contemporain des siècles expirés,
Ravir aux mains du temps leurs tableaux déchirés :
Et, des pays entre eux mêlant les influences,
Des couleurs de leur ciel marier les nuances.
Je veux, dans un jardin par les muses planté,
Voir l’ananas blondir près du lis argenté,
Et sur les noirs sapins, que durcit la Norwége,
Voir grimper la vanille avec ses fleurs de neige.
Traversant à ma voix les humides états,
La Tamise, aux flots verts, grossira l’Eurotas,