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Son souvenir est roi, comme celui de Rome :
Et son nom dans le monde, où son sceptre est brisé,
Tient la place d’un peuple, et non pas d’un seul homme.
Voilà pourquoi je chante, et n’ai point accusé !

Oui, j’ai voulu chanter un conquérant célèbre,
Qui s’est absous du trône, en vivant détrôné.
S’il fût mort dans sa pourpre, on nous eût ordonné
D’offrir à sa dépouille une oraison funèbre ;
Mon âme inexorable eût retenu sa voix :
Même quand ils sont morts, n’encensons pas les rois.
Jamais, de son bonheur courtisans faméliques,
Mes vers, à ce flambeau, n’ont été voltiger.
Malheureux, j’ai pour lui des louanges publiques,
Et laisse à ses flatteurs le soin de l’outrager.

17. août 1821.