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« Quand tu viens avec moi gravir sur la montagne,
« Jamais un seul caillou ne blesse ta compagne,
« Tu les écartes donc ? Rien n’est comme autrefois ;
« Et, dit-elle en pleurant, je sens bien que tu vois ! »
Son cœur se nourrissait d’une fièvre cuisante,
L’Amour eut beau lui tendre une main complaisante ;
Elle mourut. Eudoxe, égaré, furieux,
S’indignait de jouir du spectacle des cieux ;
Sans connaître l’hymen, déplorant son veuvage,
La nature pour lui prit un aspect sauvage.
Il insultait du jour la funeste clarté,
Il n’aimait que la nuit : car dans l’obscurité
S’étaient formés les nœuds de sa chaîne éphémère.
Un remède bientôt s’offrit à sa misère,
Un remède terrible égal à ses douleurs !
Ses yeux trop lentement s’éteignaient dans les pleurs,
Et le fer fut plus prompt que le poison des larmes.
Son avenir alors eut pour lui quelques charmes ;
Il pouvait expirer comme elle avait vécu.
Mais la mort le fuyait comme un guerrier vaincu