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Mutilé, comme Edgar, il résiste à sa chute.
Mais ils auront bientôt achevé cette lutte,
Et tombés, on verra le siècle indifférent
Passer sur leurs débris comme l’eau d’un torrent.


XIX



La foule, à voir Edgar, espère, sans y croire,
Qu’on va lui faire grâce, en faveur de sa gloire.
Alors d’une voix forte : « Il faut mourir, dit-il.
« Nourri, dès mon enfance, à braver le péril,
« Peu m’importe : je laisse une horrible mémoire ;
« Soldat, je ne meurs pas sur un champ de victoire :
« Et voilà quels chagrins, sur mon front détesté,
« Ont gravé les sillons de la caducité.
« Je sais que j’ai commis un forfait exécrable ;
« J’ai voulu le pleurer : le ciel inexorable,