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De l’Écosse à ses yeux on cache l’étendard,
Qui flottait sur la tour, souillé de son regard ;
À sa botte guerrière une main infamante
Ôte l’éperon d’or qu’attachait son amante ;
Indigne pour jamais de la gloire et des arts,
On brise devant lui son casque, ses cuissards,
L’acier qu’il honora du nom de son armure,
Et sous un vil marteau sa lyre qui murmure.
Une pourpre honteuse autour de lui descend,
Et semble avec ses plis l’envelopper de sang.
Son poing s’est étendu sur la souche du chêne :
Aussitôt le bourreau l’y fixe avec la chaîne,
Et la hache l’abat. Edgar n’a pas bronché ;
Mais son front, malgré lui, sur le coup s’est penché ;
Le sang bouillant s’élance, et le bourreau l’arrête.
Edgar tranquillement a relevé la tête ;
Des gouttes de sueur tachent ses traits glacés ;
Il porte en même temps des regards courroucés
Vers l’endroit où jadis pendait son cimeterre,
Et semble s’absorber en regardant la terre,