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Sans doute est il affreux de se dire : je vis ;
Mes jours de bien longs jours pourraient être suivis,
Et pourtant, je le sais, je mourrai dans une heure ;
Point d’espoir, de calcul, d’amitié qui nous leurre ;
Je meurs, sans qu’un long mal ait daigné pas à pas
Me conduire affaibli jusqu’au bord du trépas ;
Il faut franchir d’un coup un intervalle immense,
Et mourir, en un mot, sans que la mort commence !
Mais peut-être qu’alors occupé d’autres soins,
On la voit de si près, qu’on la redoute moins !
Pour s’acquitter du temps que l’on avait à faire,
Le mouvement vital peut-être s’accélère,
Et dévorant la vie, avant de la quitter,
Sans secousse peut-être on cesse d’exister… !