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VIII



— « Où suis-je ? dit Edgar ; oui, c’est elle, c’est toi !
« Venez, ma souveraine, approchez-vous de moi.
« Oui, je te reconnais à ta mélancolie,
« À ma chanson d’amour, par ta bouche embellie.
« Et comment, par le monde et le Ciel rejeté,
« Puis-je donc vivre encor dans ta fidélité ?
« Mais en vain je te cherche à travers la nuit sombre :
« Es-tu ma bien-aimée, ou n’es-tu que son ombre ?
« Ta présence m’épure ; et, Julia, pourtant,
« Je ne respire pas ton souffle que j’entend.
« Que tu sois ma maîtresse ou l’ange d’elle-même,
« Viens sur mon front brûlant poser ta main que j’aime ;
« Ta main le calmera : que sa sainte froideur
« De mon cœur desséché rafraîchisse l’ardeur ;