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Retombant à ces mots sous les fers qu’il soulève,
On dirait qu’il reprend la suite de son rêve.
Il entendit alors la lyre soupirer
Ces sons que Malvina sut jadis en tirer
Quand Ossian disait : « Ma fille, voici l’heure ;
« Épouse de mon fils, descends ton luth et pleure » ;
Et que tous deux pleuraient sur le même tombeau.
La voix accompagnant ce prélude nouveau
N’essaya plus ses chants sur d’austères paroles :
« Ô fleurs, qu’aiment les nuits, entr’ouvrez vos corolles,
« Voilà ma bien-aimée ; et, le long du coteau,
« J’entends fuir le satin de son léger manteau.
« Oui, c’est ma bien-aimée, et ma bouche fidèle
« Reconnaît les baisers que je n’attends que d’elle. »