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Que la mer orageuse autrefois a couverte ;
Tout est mort : seulement des herbages flétris,
Quelques morceaux de roc, et quelques vieux débris,
De la vague exilée attestent le passage.
J’étonne, n’est-ce pas, ton rustique courage ?
Et tu crois qu’un long mal a détruit ma raison.
Plût au Ciel. Je verrais peut-être l’horison
S’éclaircir quelque jour, et mes malheurs peut-être,
Comme ceux du sommeil, passer et disparaître ;
Et je ne verrais rien…..


LE CHASSEUR.

                                      Eh ! que penses-tu voir ?


MANFRED.

Ce que je vois, ami, tu peux l’apercevoir,
Je vois à mes côtés un chasseur des montagnes,
Dont les simples vertus sont fidèles compagnes ;
Ta chaumière qui s’ouvre à l’hospitalité,
Ton regard libre et pur, ta naïve fierté,
Ce respect pour Soi-même, où conduit l’innocence,
Des jours sans maladie, un sommeil sans absence,