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Cet homme, environné des taches de sa gloire,
Se consume lui-même et meurt de sa mémoire.
Son cœur mêle, pressé par un double fardeau,
Les tourmens de la vie aux horreurs du tombeau.
S’il s’endort, la terreur vient peupler ses ténèbres ;
Son âme le poursuit par des songes funèbres.
Tel est Edgar : il dort et ne repose pas.
Loin des clans écossais précipitant leurs pas,
Quand fuyaient les Bretons sous les coups de Wallace,
De Fingal dans son cœur portant toute la race,
Edgar se fit connaître au sang qu’il répandait.
L’épouvante, à son nom, dans les rangs s’étendait,
Comme, au souffle des vents, le rapide incendie
Enveloppe les toits de son aile agrandie.
Rien n’égalait l’éclat de ses jeunes travaux ;
Il tomba par un crime au rang de ses rivaux,
Et le glaive dès lors a quitté sa ceinture.
Mais il n’est pas privé de toute son armure,
On ne l’a pas encor dépouillé de son nom ;
Quelque respect encor le suit dans sa prison,