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Le cortège s’avance : et d’une âme atterrée,
Walter qui voit passer cette foule éplorée,
À reconnu Lucie. Elle semblait dormir ;
Et sa bouche semblait achever de gémir.
Son front était paré de fleurs pâles comme elle,
Et c’était de ces fleurs qu’une épousé nouvelle
Emprunte le matin au pudique oranger,
Pour orner des cheveux qu’il faudra déranger.
Quel tableau pour Walter, dont le regard parjure
N’osait point sur la mort contempler la parure,
Qu’attache la gaîté sur le front de l’hymen !
De la main d’Adelgise il retire sa main.
Il coule sur son front une sueur glacée ;
Et repoussant de lui sa jeune fiancée :
« Il faut nous dire adieu ; l’épouse, la voilà,
« Sans doute elle m’attend, peut-être elle m’appelle :
« Je m’en vais la rejoindre, et rester avec elle. »
La pâle fiancée en pleurant s’en alla.
  C’est ainsi que le soir, près du feu qui pétille,
Les pasteurs, quand l’hiver vient refroidir la nuit,