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— Corinne alors tout bas, et séchant sa paupière :
« Faut-il de mes beaux jours, que je porte le deuil ?
« Pourquoi me retirer la couche virginale,
« Où toujours, près de vous, j’ai trouvé le sommeil ?
« Si j’aborde jamais la couche nuptiale,
« On ne vous rendra pas mes baisers du réveil.
« Maintenant que, le soir, ta paupière incertaine
« Sur tes fuseaux trop lents laisse embrouiller la laine,
« Qui des brebis pour toi filera la toison ?
« Quand du fertile été finira la saison,
« Quelle main désormais, au foyer domestique,
« Rangera de vos fruits la richesse rustique ;
« Dans l’olivier creusé qui leur sert de réduit, :
« Quelle main remettra ces toiles que la nuit,
« Pour blanchir de leurs fils la trame grise encore,
« J’expose à la fraîcheur qui précède l’aurore ?
« Penserez-vous à moi quand je serai bien loin ?
« Vous oublierez les fleurs, dont j’aimais la culture :
« L’onde où je me mirais, cessera d’être pure ;
« Des oiseaux délaissés on né prendra plus soin.