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« Viens, pour toi, ce matin, dans l’humide verdure,
« D’un bouquet varié j’ai cueilli la parure ;
« À l’iris orgueilleux de sa brune couleur,
« J’ai mêlé du jasmin l’odorante pâleur,
« Et placé près du lis l’hyacinthe bleuâtre
« Qui doit, après l’hymen, remplacer sous tes yeux
« Les roses de ce teint nuancé par l’albâtre.
« J’y joindrai des pavots, emblème ingénieux
« Du sommeil où l’amour laisse languir ton âme,
« Et de celui qui vient comme une molle flamme,
« Embraser la beauté de l’espoir d’un époux.
« Livre-moi ta ceinture, ô ma blanche Corinne !
« Entr’ouvre à mes baisers ta bouche purpurine,
« Et mes nouveaux accens te paraîtront plus doux. »
Calaïs était beau, ses chants pleins de mollesse,
Et Corinne disait : — « Moi j’ai peur des amours ;
« À la sœur d’Apollon j’ai consacré mes jours :
« Mais je serai la tienne, et j’en ai la tendresse.
« Ne me fuis pas pourtant : Je suis, mon Calaïs,
« Moins que Diane encor sévère pour moi-même,