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Moi je suis philosophe, hélas ! et ma sagesse,
Au bout de ses travaux n’a trouvé que tristesse,
C’est là mon élément : je ne crois plus à rien
De ce que mes aïeux croyaient et trouvaient bien.
Briser ce joug, peut-être était une imprudence.
Captif enorgueilli d’un air d’indépendance,
Je n’ai jamais le soir, avant que le sommeil
De délasser mes yeux m’ait donné le conseil,
Récité d’oraisons aux pieds d’une madone ;
Et sans avoir mal fait, prié qu’on me pardonne.
Aux châtimens de Dieu je n’ajoute pas foi :
Je pense qu’en vivant j’accomplirai sa loi,
Et qu’il n’est pas besoin d’apprendre à sa puissance
Tous les secrets d’un cœur qui lui doit la naissance.
Ce n’est pas à genoux qu’il faut le supplier.
Homme, à ton Créateur si tu veux t’allier,
Relève-moi ce front caché dans la poussière ;
C’est en faisant du bien que l’on fait sa prière.
Voilà ce que je pense : et d’où vient que toujours
Dans les siècles passés je transporte mes jours ?