Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée

Et mes vers impuissants rediront leurs exploits :
Oh ! que je hais ma lyre et ma stérile voix !


XLIV.


Gondolier ! à la terre, et fais force de rame :
L’air lointain de la Grèce importune mon âme.
Conduis-moi loin des mers, sur ces flots paresseux,
Où le bruit des combats que demandent mes yeux,
Comme un écho mourant des foudres de l’orage,
Ne viendra plus frapper mon stérile courage.
A la terre ! à la terre ! Et toi que ^’implorais,
Adieu, Venise, adieu ! je te fuis sans regrets.
Sur tes bords détrônés, cité sans diadème,
Je suis las de chercher d’autres lieux que toi-même.
N’ai-je pas vu de loin avec leur blanc fanal
Ces monts que fit plier la course d’Annibal ?