Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/79

Cette page n’a pas encore été corrigée

Sont-ce là ces palais qu’inventa l’industrie,
Ces remparts voyageurs, qui, changeant de patrie,
Et de tous les climats rapprochant les humains,
Par les nœuds du commerce ont enchaîné leurs mains ?
Je ne vois plus partout, sur la mer qui s’enflamme,
Que des volcans errants gouvernés par une âme,
Et de nos passions comme nous animés,
Sachant guider les feux dont leurs flancs sont armés.
L’homme aussi, s’élançant du fonds de leur cratère,
Vient s’ajouter lui-même aux éclats du tonnerre,
De l’orage qui fume ouvre les tourbillons,
Et des éclairs du glaive y jète les sillons.
La mort, sur tous les points, sautant à l’abordage,
Même comme un espoir interdit le naufrage ;
La fuite est inutile, et ne peut secourir ;
Il faut rester pour vaincre, et rester pour mourir.
L’homme, pâle et sanglant, lutte avec la tempête
Qui mugit sous ses pieds, ou bondit sur sa tête,
Et des quatre élémens repoussant le fléau,
Combat sur un cercueil flottant sur un tombeau.