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Qui fasse enfin sortir cet accent de terreur,
D’un réveil belliqueux sublime avant-coureur ?
Quoi ! ces fleuves de sang, débordés sous les crimes,
N’iront pas, de la mer traversant les abîmes,
Refluer sur l’Europe, et jusqu’au sein des cours,
Solliciter, de force, assistance et secours !
Grecs, n’en attendez rien qu’une larme illusoire.
Armés contre les rois de votre antique histoire,
Votre avenir douteux est déjà menaçant,
Et vous les ébranlez, en vous affranchissant.
Comme le pâtre assis au sommet des montagnes,
Voit à ses pieds l’orage errer sur les campagnes,
Et le voit d’un regard triste, mais rassuré,
Descendre sur un champ qu’il n’a pas labouré :
Du fond de ses palais, l’Europe sur le trône
Regarde les périls de ceux qu’elle abandonne,
Plaint peut-être leur sort, et sans se déranger,
D’un repos égoïste insulte à leur danger.
Elle attend qu’affaiblis par des pertes sans nombres,
Elle puisse attaquer vos succès ou vos ombres :