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A genoux devant elle eût payé sa rançon.
Le rôle conquérant qu’aurait joué son nom,
Tu voulais l’obtenir pour désoler l’envie :
Et tous deux en exil, vous y laissez la vie,
Chacun sur votre écueil, en spectacle aux humains.
Vos pas se sont de près suivis sur deux chemins ;
De tes chants indomptés l’invincible harmonie
Était comme l’écho de son fougueux génie,
Et son cri de bataille, un écho de tes vers :
Tous deux différemment gouverniez l’Univers.
Il s’était fatigué de la guerre et du trône,
Toi, du stérile éclat que la lyre nous donne :
Il vécut en tumulte et mourut en repos,
Tu péris au moment d’aller vivre en héros ;
Et vu de deux côtés, votre rêve est le même.
Tu voulus ramasser son vaste diadème,
Mais le front des humains n’en peut porter qu’un seul,
Et tu n’as ramassé que les plis d’un linceul.
La guerre eût, je le crois, obscurci ta mémoire,
Mais on en peut douter..... C’est encor de la gloire.