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Le grand homme dont l’âme est toujours isolée,
Devrait encore à part avoir son mausolée.
De vingt siècles divers pourquoi mêler les os ?
Quelque chose de nous revit sur nos tombeaux,
Un souvenir, un nom, qui demande en silence
L’éloge d’un soupir, un mot d’intelligence :
Et comment voulez-vous, que mes yeux soient émus
Dans ce sénat de morts, l’un à l’autre inconnus,
Que d’une larme enfin le douloureux suffrage
Aille de tombe en tombe égarer mon hommage !
Je ne puis regretter tant d’êtres à la fois :
Il ne faut qu’un écho, qui réponde à ma voix.
Si nous avons besoin d’un asile où l’on pleure,
Préparez à Byron cette antique demeure,
Dont son génie enfant chantait la vétusté.
Il y naquit : c’est là que la postérité
Lui doit aller porter son encens tributaire.
Il sera doux pour lui, l’hôte errant de la terre,
De venir abriter ses mânes orageux
Sous l’arbre paternel, qui vit ses premiers jeux.