Page:Lefèvre-Deumier - Le Clocher de Saint-Marc, 1825.djvu/51

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il vogue, et son génie, escortant sa poussière,
Prête à ce qui l’entoure un reste de lumière ;
Ainsi quand le soleil dont les brûlants rayons
Semblent donner une âme aux coteaux, aux vallons,
Le soir, en expirant, la remporte dans l’onde,
L’astre glacé des nuits, qui passe sur le monde,
Semble, en l’interrompant, partager son sommeil,
Et de ses feux muets, cette ombre du soleil,
Sans lui donner la vie, éclaire la nature.
Tant qu’il n’a pas atteint sa sombre sépulture,
On croirait Childe-Harold naviguant endormi,
Ou qu’aux soins d’Amphitrite et de Neptune ami,
Un marbre d’Apollon, confiant son voyage,
S’achemine à l’autel, qui l’attend au rivage.
Comme ce beau vaisseau, berce par les amours,
Qui des flots du Cydnus remontait les détours,
Son cercueil triomphant vogue vers la Tamise.
L’ouragan le respecte et la mer est soumise ;
Et comme dans Athène on avait signalé
Le vaisseau protecteur de ce noble exilé,