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« O mer, me voilà prêt, entraînez-moi toujours :
« Du monde ou de vos flots que m’importe le cours !
« Ne suis-je pas semblable à cette herbe sauvage,
« Qu’à son rocher natal vient d’arracher l’orage,
« Et comme un malheureux que ballotte le sort,
« Insouciante, hélas, du rivage et du port ! — »
Hélas ! c’est maintenant que cette destinée
Ressemble à l’herbe errante aux vents abandonnée,
A ce flocon d’écume, un moment découvert,
Et qu’emporte, en roulant, la vague qui se perd.
Que te font ces rochers, ces retraites humides,
Ces théâtres vivants du jeu des Néréides ?
En vain Cephalénie et son climat d’azur,
Et les îles ses sœurs, dont le ciel est si pur,
Voudraient te retenir : tu ne veux qu’un asyle,
Le sol de la patrie, où l’on dort si tranquille.
Le navire de deuil près de Malte a glissé :
Le fier Etna brûlant sous un bandeau glacé,
Les gracieux contours des rives de Messine,
Le Vésuve aux flancs noirs, qui de loin se dessine,