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Dormant, comme un cadavre, au fond de ses tombeaux,
La Grèce, de ses fils presser les vieux lambeaux,
Et s’agitant parfois sur ce vaste ossuaire,
User les plis sanglants de son drap mortuaire ;
Les douleurs de la vie ébranlaient son trépas.
Elle aura par hasard heurté Léonidas :
Elle est ressuscitée ! Un souffle de l’histoire,
Comme un flambeau qui meurt rallume sa mémoire.
Pâle, mais menaçant, son front cicatrisé
Domine du cercueil le couvercle brisé.
Telle qu’un fier géant qu’a terrassé l’Ivresse,
Elle sort du repos, se soulève, se dresse,
Elle est debout, debout sur son sépulcre ouvert.
Semblable au voyageur fatigué du désert,
Qui s’endort sous un chêne à moitié du voyage,
Et qui de son sommeil retiré par l’orage,
Prêt à partir, secoue, avec son front poudreux,
La mousse des rameaux mêlée à ses cheveux,
Ou la feuille d’hiver qu’y jeta la tempête,
La Grèce vigoureuse a secoué la tête,