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La mouette qui voltige à côté du navire,
Suspend son vol mouillé, s’éloigne et se retire :
La terre a disparu. Les rayons du soleil,
Enveloppant les mers de leur réseau vermeil,
Mêlent à leur azur une moire enflammée ;
Poursuivant lentement sa route accoutumée,
Le vaisseau retentit du chant des matelots.
L’Océan, dont la brise inquiète les flots,
Se creuse autour de nous en grottes ondoyantes ;
Comme un tapis soyeux, les vagues tournoyantes,
Tantôt vers mon esquif roulent à plis légers,
Tantôt, frêles volcans, leurs sommets passagers
Jaillissent en flocons, dont la vive poussière
Fuit en perles d’argent qu’embrase la lumière ;
Mon œil ne peut suffire à compter les tableaux
Qui, sans cesse effacés, renaissent sur les eaux.
L’aquilon sans fureur se berce dans nos voiles,
Et le jour nous promet de propices étoiles :
Mais bientôt l’ouragan, qui s’empare des airs,
Soulève en monts errants les mobiles déserts.