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Pose contre le mien ton front digne des dieux,
Respire sur ma bouche, et pleure sur mes yeux.
Ossian te nomma du nom qu’avait sa fille ;
Amène-moi tes sœurs, ta plaintive famille ;
Nous allons du Midi voir le ciel indompté.
De vos pleurs caressants l’humide chasteté
Tempérera le feu qui circule en mes veines.
Des pâles fleurs du Nord apportez-moi les chaînes,
Des plantes du soleil j’y joindrai les couleurs.
Si ma lyre, autrefois favorable aux douleurs,
S’arrête à célébrer la brûlante Espagnole,
Et s’éloigne de vous, indiscrète et frivole,
Venez, sollicitant d’harmonieux remords,
Sur l’instrument rêveur varier mes accords :
Venez, je vous attends, commençons mon voyage.
J’ai déjà, sur la foi d’un lumineux présage,
Fait déployer la voile aux baisers du Zéphyr.
Ne me demandez pas que de tenfps le plaisir
Retiendra loin du port mon vaisseau poétique :
Aveugle ou curieux, amoureux et caustique,