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– Je n’entends rien ; je ne vois rien. Continue à dormir doucement : on ne te donne pas maintenant de sérénade ; toi, pauvre enfant malade !

— Ce n’est point une musique terrestre qui me rend ainsi joyeux ; ce sont les anges qui m’appellent avec leurs chants : ô mère, bonsoir !

J. L.


DIEU.

tiedge.

Il n’est pas de Dieu ! Luttant contre mille maux, en proie à mille tourments, l’homme tombe et roule dans l’abîme du néant ; le temps muet, se balançant dans les airs d’une aile incertaine, s’envole au-delà d’un large et profond tombeau. Il n’est pas de Dieu ! — La voix lamentable du désespoir, perçant les caveaux souterrains, pousse ce cri funèbre qui va se répéter sous la voûte du temple de la nature.

Il est un Dieu ! Déjà les nuages se sont dispersés à l’aspect de ce soleil radieux ; un grand jour de vie, un jour de résurrection s’est répandu dans ces lieux ou régnait la nuit avec toute son horreur, la nuit escortée des génies de la mort. Ô homme, renonce à cette croyance et vois ce que tu ôtes à la plus noble partie de ton être. Tu prives la raison même de son flambeau. Il est un Dieu, puisqu’il est une vertu.

La vertu est pour nous un guide sûr là où nous égarent les subtilités d’une vaine philosophie ; elle nous conduit à travers ce labyrinthe, où mille détours trompeurs se croisent et embarrassent nos pas ; elle atteste l’existence de Dieu, malgré tous les maux de la terre, dont la foule ne sert qu’à relever la pompe de sa marche triomphale. La félicité et la sainteté sont deux flammes sorties d’un même foyer ; elles montent à travers l’espace du temps, s’inclinent éternellement dans l’infini, et s’y confondent dans un esprit unique. Cet esprit, c’est Dieu, ce ne peut être que Dieu. Aucun être fini ne peut s’élever à cette hauteur. La félicité parfaite, la vie spirituelle la plus pure ne constituent en elles-mêmes et par elles-mêmes, qu’une seule chose et elles ne se trouvent réunies qu’en Dieu seul.