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Et sur mon front bruni, roulant vos blonds cheveux,
Me promettre un espoir qui dorera mes vœux.
C’est un souffle d’augure, un signal, un présage :
D’un ange protecteur c’est peut-être un message,
Qui nous instruit tout bas d’un meilleur avenir :
Comprenez-vous aussi qu’il veut nous réunir ?
Oh ! si je traduis mal la langue de la brise,
Ne dites pas comment vous l’avez mieux apprise !

Je crois, tant il m’est doux, que je suis né le soir.
Quand tout dort et se cache, on a presque l’espoir
De ne rien rencontrer qui repousse, ou qui blesse,
Et sans gagner de joie, on perd de sa tristesse.
Peut-être ai-je déjà, pour vous qui m’écoutez,
De la nuit dans mes vers encadré les beautés :
Que voulez-vous ! la lyre a les bornes de l’âme ;
Je n’ai, comme un amour, qu’un mot qui le proclame.
N’étions-nous pas ensemble hier dans ces déserts ?
Ces escadres de feux, qui croisent dans les airs,