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Et sur les cœurs fanés descend plus doucement,
Que d’un nid de fauvette, effleuré par le vent,
Une perle du soir sur la feuille ternie,
Que de son premier dard l’automne aurait jaunie.
La nuit a des trésors pour les infortunés :
Si vous voulez les voir, je les connais… venez.

Sous ce buisson, couvert d’une gaze d’ébène,
Voyez-vous scintiller cette étoile incertaine ?
C’est un insecte oiseux, qui, vivant loin du bruit,
Et jetant ses lueurs seulement dans la nuit,
Sans craindre le reptile, ou l’épervier qui rôde,
Allume pour l’amour son fanal d’émeraude.
Souvent, quand j’étais seul à parcourir les bois,
Je me suis dit : Heureux l’exilé de son choix,
Qui, dans son hermitage, emporte, avec l’étude,
Un flambeau, dont l’éclat trompe sa solitude,
Et, bornant les rayons de son phare jaloux,
N’étend pas leur clarté plus loin qu’un rendez-vous 1